ASCENSEUR POUR LES FACHOS est tout d’abord un huis-clos
pour une comédienne et un comédien.
La relation entre ce duo permettra, par le biais de l’humour,
d’aborder des sujets fortement préoccupants et sérieux.
Il existe dans le spectacle une volonté claire de séparer les deux univers :
celui des corps dont la trame n’est pas sans rappeler
une comédie romantique parfumée au vitriol,
et celui de l’image, rappelant des faits télévisuels purement authentiques et vérifiables
Sur la montée de l’extrême-droite en France.
L’histoire d’amour des personnages reprend en pastiche
la trame éculée des comédies romantiques,
en partant d’un rejet mutueL à un amour inconditionnel.
Il est inscrit dans une écriture vive, cinglante où la meilleure preuve d’amour
s’opère dans cette volonté indéfectible de mettre à nu les défauts apparents
de leur partenaire, tout en s’en moquant à cœur joie.
Au delà de l’origine de son titre,
ce spectacle adresse également un clin d’oeil
appuyé au film de Louis Malle, «Ascenseur pour l’échafaud»,
dont la bande-son iconique a bercé l’enfance de l’auteur.
Il fallait bien que cet «ascenseur social» se bloque,
créant ainsi une situation de danger et de malaise propice à l’écriture dramatique.
L’aveuglément des personnages au drame vidéo des extraits télévisuels
qui se déroule dans leur dos est loin d’être anodin.
Il participe à cette volonté de ne pas voir en face,
De laisser faire,
et qui cédera au fur et à mesure à une observation impuissante, silencieuse et immobile, rappelant les personnages du film «Elephant» de Gus Van Sant.
La vidéo apportera donc le contre-poids nécessaire à ce comique «forcené».
Nous replongeant dans les origines et le passé d’une formation politique
qui a pour habitude de vouloir réécrire l’Histoire (dont la sienne).
Elle permettra donc de rafraîchir les souvenirs aux plus oublieux,
et de faire découvrir des points strictement inconnus aux plus jeunes
(la création du partit par deux SS / Jean-Marie Le Pen frappant à main nues une journaliste dans la rue / le fameux combat de boxe avec Bernard Tapie…)
En bref : quelques «points de détails»
qui nous paraissent pourtant diablement importants.
Il fut un temps où
- lorsque Jean-Marie Le Pen était autrefois invité sur les plateaux télé, -
il se dégageait clairement une odeur de soufre autour de lui.
Les interventions étaient aux compte-goutte
et il devait multiplier les provocations pour pouvoir exister au sein du PAF.
Dorénavant, force est d’avouer que le tapis rouge est déplié pour les idées du FN/RN,
et que l’échiquier européen est en mouvement dans ce sens lui aussi.
La mise en scène est l’illustration totale de ce mélange de virtuel et de réalité.
Une grande structure métallique noire, imposante tout autant que rassurante, apportera une délimitation très précise de l’espace scénique.
Conçue comme un cube de 2,5x2,5x2,5 m,
elle sera l’illustration de ce huis-clos en ascenseur.
cette structure auto-portée nous permettra de jouer
dans n’importe quelle condition de salle,
en portant sur elle-même toute la technique lumière, sonore et vidéo du spectacle.
Un tulle de projection nous assurera une diffusion sur un écran de 2,5 m x 2,5 m pour la vidéo, en fond de scène, accentuant ainsi l’immersion des comédiens dans le jeu.
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